Il faut parfois faire le choix de fuir, de tout abandonner pour rester en vie. Toutes les guerres, toutes les oppressions obligent des populations entières à se déplacer pour trouver la sécurité. L’exil ne fait alors que renforcer cette expérience traumatique. Le contexte mondial de ces flux migratoires, et de la souffrance qui les accompagne, confronte la psychopathologie à un double challenge ! D’une part, parvenir à intégrer l’individu victime de traumatismes sévères et, d’autre part réussir à incorporer le riche héritage des sciences sociales, de la psychiatrie et de la médecine dans une vision plus large destinée à satisfaire l’ensemble des besoins de santé mentale d’une multitude de traditions socioculturelles. Car, si les pays d’accueil se préoccupent de la capacité d’intégration de ses populations au sein de leur société, il est en revanche certain qu’on n’intègre pas des individus brisés psychologiquement par la guerre et le terrorisme. Il faut donc les « réparer » et les prendre en charge de manières spécifiques et adaptées en tenant compte de ce qui fonde leur identité.